Arthur Gillet

Arthur Gillet est né en 1986 et a grandi en périphérie de Rennes. Il a étudié à l’école des beaux-arts de Rennes, ainsi qu’au Musée de la danse, où il a acquis une formation en danse contemporaine. Après un DNSEP avec les félicitations du jury (2011), il est invité par la revue Monstre pour faire une installation en périphérie de l’exposition Situations (MAC/VAL, 2012). Installé à Paris, il y travaille dans le monde de la nuit en tant que danseur et hôte. Le DJ Patrick Vidal l’invite à créer une performance lors de l’exposition Keith Haring (Musée d’Art Moderne, 2013). Il danse dans la rue avec la chorégraphe Cécilia Bengolea (2014). Il danse nu dans les ruines de Segeste, filmé par John Maybury, musique de Brian Eno (Segesta, Galerie FPAC, Palerme, 2015), puis filmé par Louis-Phillipe Scoufaras, au sommet du Mont Sodome (Trilogy of Terror, Galerie Xavier Laboulbène, Berlin 2015-2016). Il développe très vite une pratique de l’image sur les réseaux sociaux (2010) qui va pour lui se lier à la question du risque que prend le corps lorsqu’il se montre, sans y être invité, au sein de l’institution artistique (performances au musée d’Orsay, Masculin/Masculin, 2013, à la Galerie Daniel Malingue, Charles Filiger 2019).

Il se consacre au jardinage où l’apparente passivité décorative des plantes lui enseigne une autre puissance vitale (Mac Arthur Park, Galerie Coullaud, Paris 2017). C’est par le jardin de sa grand-mère (The Angel in the House, Transpalette/Beaubourg, Bourges, 2017) qu’il retrouve les enseignements de ses modèles d’enfance. Il commence par la céramique, gagnant le prix de Jeune Talent au salon international Maison & Objet à Paris en 2015 (Seven Erections). Puis il noue un compagnonnage avec Jane Austen, en se projetant en Fanny Price, l’héroïne de Mansfield Park, dont les aventures servent de motifs à une série de douze assiettes parlantes où elle est transformée en Hercule d’Omphale (The Twelve Labors of Mansfield Park, Galerie Portefoin, Paris, 2018). Ses conférences sur ce sujet à l’INHA (2019), aux beaux-arts de Paris et de Cambrai (2020) poursuivent sa réflexion. Utilisant la couture et la peinture sur soie, il décline ces formes d’expression en vêtements narratifs déployés en installations et en performances : d’abord autobiographiques, (La Lessive, Palais de Tokyo, Paris, 2018, et à la Station, Aubervilliers, 2019) ; puis faisant appel à la mythologie, d’après Dionysios et Prosymnos (Les Mythomanes, Galerie RDV, Nantes 2019) ; ou à d’autres artistes (Feelinger, en hommage à Charles Filliger, Galerie Daniel Malingue, 2019) ; enfin un manteau triomphal pour l’intronisation de Fabrice Hyber à l’Académie des beaux-arts en 2021. Il présente ces vêtements performatifs à Marseille au Salon du Salon lors d’Artorama en 2020, curaté par Cédric Aurelle. Une installation en peinture sur soie République vient clore l’exposition sur un balcon donnant sur l’avenue Haussmanienne du Prado, en écho aux messages politiques peints sur draps et étendus sur les balcons après la mort de Zineb Redouane. Pour l’exposition Sâr Dubnotal au CAC Brétigny (2020) il retranscrit dans une chasuble en peinture sur soie son pèlerinage au Mont Sodome.

Depuis 2020, le projet Transition, mené avec son compagnon Frédéric, transporte les problématiques esquissées à l’intérieur d’une expérience domestique, au sein de l’imaginaire décoratif d’une maison de Chagny (Bourgogne).

C.O.D.A.

2024