Journal de l'œil (Les Globes oculaires)

Dans la continuité de Vermillon et de Regards de l’égaré, Journal de l’œil (Les Globes oculaires) tente de faire l’expérience de la littérature par le regard. Comme s’il s’agissait, en photographiant, d’avancer dans sa vision comme on avance dans un livre, dans une sorte d’acuité en état d’hypnose... comme plongée, submergée par le monde.
Encore en cours de réalisation, Journal de l’œil (Les Globes oculaires) se construit principalement sur les pas de Georges Bataille... Chaque image fabriquée est un voyage dans l’œuvre et la biographie de l’écrivain.
Mais au delà d’être précisément documentée, l’approche se veut aussi sensible, émotionnelle et intuitive.
Et la difficulté de ce projet est peut-être de rendre compte de la puissance d’une écriture, l’enjeu étant de fabriquer non pas des images qui illustreraient une pensée mais plutôt de trouver des images propices à produire de la pensée. Bataille, pour reprendre les propos de Didi-Huberman — (La Ressemblance ou le gai savoir visuel selon Georges Bataille, Paris, Macula, 1995 —, accepte le danger de l’image ; il tente de conjoindre risque, dialectique et figura. Il lui faut pour cela entrer dans la gueule de l’image, comme si l’image état un loup pour l’homme. C’est ainsi que cette série de photographies relève les angles morts. Cette série est travaillée par un sens de la dramatisation, elle engage l’humain, l’animal, l’animalité, la mort, l’art et contient son impossibilité.
Cette expérience de l’image dit toute la sensibilité qui s’engage lorsqu’on se met à vivre dans l’écriture.